mardi, octobre 25

fragments

1.

Une respiration.
L'enfance à nos côtés.
Et la presqu'inaudible nuit est tombée.

Sur le plancher, un jet naïf.
Un premier pas sur n'importe quoi.
Parce que rien de mystérieux n'attend.
Ni germe. Ni freine.

Cœur joyeux, viendras-tu dégourdir les jours?
Ou t'es-tu destiné à tous autres.

Nous roulons.
Nous tanguons sur une mer du nord tigrée.
Ligne d'horizon.
Points de fuite.
Et cette impatience.

Ces mots, ce geste pur d'écrire.
Nous les voudrions étrangers au temps passé.
Dans la passion de les traduire

En une autre langue.
Un foyer enflamme un autre.
Par une porte non close.


2.

Une poupée sur l'appui de fenêtre.
Aussi morte que ce jour avancé.
Ce soir on aura mangé.
On aura bien bu le vin en attendant demain.


3.

Le jour viendra où, Lola,
Sur ma mélancolie
Tu ronronneras.


4.

Nous avons l'âge du début.
Nous écoutons cette lenteur.
Elle nous berçait enfant.
Remontant les draps de la solitude.


5.

Quand une idée nous vient en tête.
C'est un oiseau qui pépie et puis s'envole.
A grandes ailes, si loin, si haut.
Que nous ne pouvons jamais la suivre.


6.

Nous nous nommons comme ça.
C'est sans doute la raison,
De ce brouhaha.
De ce profond silence.


7.

On trace des lignes, puis on gomme.
Le ciel prend la couleur du lent.
Du si lent.

Alors on ferme le jour.
Encore.
On ne tue pas les morts.

8.

Que disent donc ces voix sur le trottoir.
Parlez.
Pourtant ce qu'on veut nous, c'est rire !
Rire du délire tout neuf.


10.

On pourrait transformer les mots.
Qu'ils vous disent ce que vous aimeriez entendre.
Mais ce n'est pas beau de mentir.


11.

Et si l'attente menait à l'éternité.
Quelle horreur!


12.

Il est beau, il est doux, il est chaud.
Comme le sud crissant sous les sabots.
Frais comme l'aube qui nous lève.
Mais nous tremblons dans les réveils.



13.

Nous ne savons rien.
Et si vous tentez de nous convaincre.
Que tout est déjà là.
Nous nous évanouirons,
Dans nos rêves.


14.

Ce que ça peut êre dur la douceur d'être.
C'est l'air tous les matins
Qui vous voit partir d'entrain
Sur ce qui vous fait rentrer bredouille.


15.

Je regarde tout de dépit
Le stylo couler à force de creuser.


16.

La hache est suspendue dessus nos guirlandes frileuses.
Un songe a dit pour qu'elle ne tombe, choisisse une autre tête :

Le silence.

Ne fais pas état de tes états,
ni de celui des autres.
Tais-toi.

Et reviens à ta discipline.


17.

Dans un cœur vide, habiter le pur
Du silence, de tous chemins s'enivrer
Quand les mots auront pris le mur,
Ensanglanteront de joie tes velléités.







1 commentaire:

Vieux marmot a dit…

A force de creuser, le stylo a trouvé une nouvelle et riche veine